O żwirach i głazach „antropogenicznych” w Karpatach

Bronisław Halicki

Abstract


Les Graves d’origine „antropogenique” dans les Karpates

Dans cet ouvrage l’auteur discute le rôle de l’homme dans la répandition du matériel rocheux roulé dans les terrains où il manquait antérieurement. Puisque ce sujet n’était pas encore discuté dans la littérature méthodique l ’auteur passe en revue tous les types de ce matériel „antropogénique“ qu’il a observé dans la région des Karpates. Le bût de cette publication est l ’intention d’éveiller l ’attitude critique des géologues et des géographes envers ce matériel qui peut être la cause de conclusions erronées. Les exemples cités démontrent des erreurs, concrètes commises à ce sujet par quelques auteurs. La liste du matériel rocheux roulé d ’origine antropogénique comprend les groupes suivants: 1. Les „galets des fumières 2. Les „pierres de bornage“ 3. Les „pierres de pâture“ 4. Les „pierres des bâtiments“ 5. Les „galets des chemins“ et les „pierres des sentiers“ 6. Les „cailloux et pierres accidentelles“. Le type le plus répandu est représenté par les „galets des fumières“ qui sont transportés dans les prairies et les champs avec le fumier accumulé antérieurement dans des fosses auprès des étables. Les fumières de campagne sont dans les Karpates encore très primitives. Elles sont creusées dans les sédiments des terrases alluviales où se concentre la majeure partie des villages karpatiques. Puisque les parois de ces fumières ne sont presque jamais bétonées, les cailloux des alluvions affleurant dans les parois tombent souvent dans le fumier qui servira ensuite à l ’engraissage des champs. Par suite de ce processus les cailloux seront disséminés sur les prairies et les champs qui se trouvent parfois à grande distance des habitations rurales et à des altitudes considérables, les surfaces de faîte y compris. La genèse des „galets des fumières" détermine leur aspect. Leur diamètre ne dépasse guère 10 cm, leur état de conservation est presque toujours bon, les fragments décomposés étant rares dans les sédiments des basses terrasses fluviátiles. Au point de vue pétropraphique nos galets reflètent la composition des alluvions des rivières aux bords desquelles se trouvent les villages. Dans les vallées du Dunajec, du Poprad ainsi que dans les vallées principales de la région du Podhale ce sont en premier lieu les granités et les quartzites de la Tatra, dans leur tributaires et dans les vallées des autres rivières karpatiques — les galets de flysch. La ressemblance de graviers trouvés par maint auteur à l ’altitude de 150—300 m au dessus des thalwegs des rivières tatriques avec les „graviers des fumières“ est frappante. Tous ces auteurs (2, 5, 9, 10, 11, 14) sont d ’accord au sujet de leur petites dimensions et de leur fraîcheur ce qui est d ’autant plus étrange que les graviers quaternaires (qui reposent plus bas) sont fréquemment appauvris et décomposés. De plus, les hauts graviers sont représentés par les galets de granité parmi lesquels se trouvent quelquefois des cailloux de roches carbonatées dont la résistance contre les agents athmosphériques est minime. Il en est de même sur les hautes surfaces d ’applanissement des autres vallées karpatiques. On y trouve des galets de grès argileux et d ’autres roches de flysch peu résistantes à l ’altitude de 200 m au dessus des thalwegs. En analysant les trouvailles mentionées ci-dessus l ’auteur suppose que beaucoup d ’entre elles n ’étaient autre chose que des „graviers des fumières“. Il cite ensuite des observations directes sur le phénomène de la répandition de ces derniers dans la région étudiée de Pavant-pays de la Tatra. Il pouvait constater sur chaque prairie et chaque champ fraîchement engraissé un certain nombre de galets barbouillés gisant sur la surface couverte de fumier. La genèse antropogénique de ces galets n ’éveillait aucun doute. Il est évident que les „graviers de fumières“ transportés dans les chariots à fumier aux altitudes considérables pourront être ensuite retrouvés seulement sur les anciennes surfaces d’applanissement d ’origine fluviatile ou structurelle. Ceci est clair puis que c’est ici seulement quon peut cultiver les champs et les prairies, les versants à pentes raides étant le domaine de forêts ou de friches stériles qui ne sont jamais engraissées. Il faut enfin se rendre compte que le fumage des champs, réitéré chaque année, se poursuit depuis des siècles, le résulat de ce procès doit, donc être considérable. Le bornage des champs est souvent réalisé à l ’aide de pierres roulées naturelles enfouies à demi dans le sol. Leur diamètre varie de 20 à 50 cm. Dans les terrains privés de matériel roulé fluviatil ou glacifluvial ces pierres sont transportées par les habitants du fond des vallées. Dans le cas où les pierres naturelles sont remplacées par des prismes taillés ou des bornes de béton les premières sont rejetées de côté. Il est facile dans ces cas de les considérer comme résidu d ’une ancienne accumulation naturelle. De telles erreurs ont eu lieu (4, 14). Pendant la feunaison les montagnards partagent les prairies communales entre les faucheurs qui sont en même temps exploitateurs individuels des zones reçues en partage. Les limites de ces zones sont aussi marquées à l ’aide de pierres roulées de 10 — 20 cm de diamètre. Le plus souvent ce sont des galets de granité clair contrastant bien avec la verdure de l ’herbage. Le fauchage fini ce matériel est rejeté sur les lisières du pré où les pierres se perdent souvent dans l ’hefbe et les brousailles. L’année suivante il en faut aller chercher d ’autres. Une coutume très repandue dans les Karpates est la source d ’un autre type de matériel rocheux d ’origine antropogénique. On laisse notamment les vaches (quelquefois aussi autre bétail) attachées à l ’aide d’une chaîne à un piquet pâturer sur les champs où le blé ou le trèfle a été déjà récolté. Puisque l’endroit de pâture doit être changé tous les jours il faut chaque fois ficher le picquet dans le sol. On s’y sert de pierres, volontiers p. ex. de granités ou quartzites roulés qui sont beacoup plus résistants que la plupart des roches du flysch kârpatique. De cette manière le matériel étranger se trouve aussi transporté du fond des vallées sur les versants, à des altitudes quelquefois considérables. Parmi le matériel rocheux des bâtiments de campagne seuls les chalets, les chapelles champêtres et les constructions provisoires peuvent provoquer, dans certains cas, une interprétation erronée à l ’égard de l ’origne de ce matériel. La charpente de bois des chalets repose ordinairement sur quelques pierres ou même des blocaux, des plus petites entourent la place de l ’âtre dans son intérieur. En cas d ’incendie, de destruction du chalet par le foehn, ou de démontage, ces pierres restent sur place. ..L’auteur cite des exemples de certains cas où il était déjà très difficile de constater l ’origine antropogénique de telles pierres sur les atpes. Après un temps elles s ’assimilent dans le terrain, on peut donc les prendre pour des restes de matériel erratique qui, en réalité, se trouvait, dans les cas décrits, à portée de quelques centaines de mètres. Les chemins champêtres et forestiers servant au voiturage des récoltes et du bois dans les Karpates sont primitifs et mal conservés. Le seul soin qu,on leur prête consiste à répandre des galets dans les endroits marécageux, raides et glissants. Quand le matériel roulé est présent dans le voisinage de la route on en fait usage volontiers. Dans les cas contraires on l ’amène du fond des vallées, ce qui arrive en réalité fréquemment (l’auteur cite des exemples). Au fur et à mesure de l ’usage de la route les galets sont enfoncés par lés roues des chariots dans le sol argileux. En passant on peut les prendre pour un matériel de graviers naturels affleurant dans la coupe de la route. Cette possibilité est plus probable quand la quantité de galets est restreinte; l'abondance de cailloux sur le chemin permet d ’interpréter leur genèse correctement. En analysant d ’une manière plus détaillée les variétés locales de „graviers des chemins“ l ’auteur signale p. ex. un processus intéressant de sélection pétrographique qui se produit dans ce matériel. Dans les cas où les galets disséminés par les montagnards sur les routes proviennent de terrasses quaternaires plus anciennes les composants cristallins y sont souvent en état de décomposition partielle. En résultat les galets de granité, de gneiss et de schistes cristallins sont facilement écrasés par les roues de chariots et le seul élément restant sur la route est représenté par les quartzites permotriasiques dont la résistance contre la décomposition chimique et la pression mécanique est très grande. Vu l’existence, dans les Karpates, de graviers appauvris naturels il est indispensable de garder une attitude très prudente envers les quartzites observés sur les routes. Une variété différente de matériel d’origine antropogénique est représentée par les pierres apportées et déposées dans les endroits marécageux des sentiers pour piétons. Dans le groupe „accidentel" l ’auteur place des cailloux perdus sur les routes pendant le transport du material graveleux pour la construction ou la conservation de chaussées et de remblais de chemin de .fer; des pierres abandonnées par les bergers auprès des âtres dans les champs et les pâturages; des cailloux avec lesquels s ’amusent volontiers les enfants des campagnes etc. Quelques remarques sont consacrées par l ’auteur au procédé de l ’exploitation du matériel rocheux roulé dans certaines contrées des Karpates, en particulier dans l ’avant-pays de la Tatra. Maint endroits ont été, par suite de cette exploitation, presque complètement dépouillés de ce matériel déposé jadis par les eaux courante^ tatriques, fluviátiles ou glacifluviales. Le procès mentionné a atteint une grande intensité depuis une vingtaine d’années seulement. Il est la conséquence de la reconstruction et modernisation générale de bâtiments ruraux, de la construction de nombreusses maisons de villégiature et du développement intensif du réseau de routes pavées. Pour finir l ’auteur discute les critériums objectifs sur lesquels doit se baser l ’attitude du géologue envers le matériel rocheux roulé constaté dans le terrain karpatique. Même fortement déchiquetées par l ’érosion et réduits à des lambeaux les nappes d'accumulaton des terrasses n ’éveilleront aucun doute. Pareille valeur auront les galets, même isolés, trouvés cependant dans une position stratigraphique nette (gisant sous une couche d ’argile, de sable ou de loess).- L ’origine de graviers disséminés directement sur un substratum rocheux, sur le flysch p. ex., est moins sûre. La quantité, la dimension de galets et la corrélation réciproque de ces deux caractères présentent, dans cette catégorie de graviers, un critérium suffisant. Notamment, une grande quantité de cailloux disséminés à la surface d’une terrasse resp. d ’un applanissement du versant peut être considérée comme une agglomération naturelle aussi bien qu’une moindre quantité de galets de plus grande dimension. L’état de conservation''de graviers observés dans les grandes altitudes audessus du thalweg représente un critérium auxiliaire: les graviers partiellement décomposés sont vraisemblablement des résidus naturels, leur fraîcheur rend probable la possibilité d’une origine antropogénique („graviers des fumières“. p. ex.). Les autres critériums analysés par l’auteur s’appuient sur la structure géologique régionale du pays. Ils ont donc une valeur décisive en premier lieu dans la région des Karpates, dans d’autres régions — une valeur plutôt relative.

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