Materiały do geologii Tatr. I. O zlepieńcu koperszadzkim. - II. O wapieniu murańskim

Authors

  • Edward Passendorfer

Abstract

Materiaux pour la connaissance de la geologie des Tatras. I. Sur le konglomerat de Koperszady. - II. Sur la calcaire de Murań Le nom de conglomérat de Koperszady (Koperszady, vallée au pied de Bielskie Tatry dans la Tatra orientale) a été donné par Limanowski à une roche découverte par Uhlig dans la crête de Jagnięcy Wierch, un peu au dessus du col de Bielska Kopa, à la base des grèsquartzites qui forment ici une petite aiguille. Ce conglomérat est composé de galets surtout de granité imparfaitement roulés, atteignant la grandeur d’une tête d’homme, noyés dans un ciment argilo-sableux d’un rouge vif. Vu l’état peu roulé des galets et la couleur rouge du ciment et aussi des galets de granité fortement altéré, LimanoWski a émis l’opinion que ce conglomérat représente un éboulement permien, glissé des pentes à cause d’une altération latéritique. Les grès quartzites qui surmontent le conglomérat, caractérisés par une stratification entrecroisée très distincte, ont été classés par Limanowski comme dépôts éoliens désertiques. Ce point de vue a été adopté par Cz. Kuźniar et Mme Turnau-Morawska, selon laquelle la silification très prononcée des grès a été possible seulement dans les conditions désertiques, où les solutions ont une concentration nécessaire pour déposer le silice. Comme le contact des deux roches n’était pas bien accessible et que leur rapport reste-peu clair, on réunissait le conglomérat et les grès sous le nom de Permo-trias. Les géologues tchèques, en se basant sur leurs observations dans la Basse Tatra, ont démontré cependant, que la couverture du cristallin peut être divisée en deux termes: les conglomérats et l’arcose en bas et les grès quartzites reposant dans une discordance nette en haut. Le niveau inférieur représente selon les géologues tchèques le Verrucano, pendant que les quartzites marquent un nouveau cycle et commencent le Trias. Au même âge doivent être reportés les grès de Tatra. St. Sokolowski en s’appuyant sur ces opinions suppose que le conglomérat pourrait correspondre au Verrucano, mais sa constitution lui semble différente de celle de Basse Tatra. Il met aussi en doute le caractère éolien de la partie basale des grès qui recouvrent le conglomérat. Les recherches que j’ai pu entreprendre l’année passée grâce à une subvention du gouvernement tchéco-slovaque, ont corroboré l’opinion sur l’âge permien du conglomérat et ont permis de corriger les observations de mes prédécesseurs et de donner un tableau paléo-géographique plus harmonieux. Contrairement à l’opinion de Uhlig, le conglomérat de Koperszady porte des traces très distinctes d’une stratification qui est bien visible dans la répartition des galets comme dans le ciment. Le conglomérat est sans nul doute un dépôt d’eau courante et n’a pas de traits d’un éboulement, ce qui est contraire à l’opinion de Limanowski. Le conglomérat passe vers le sommet en argile rouge avec de petits galets de granité (fig. 1). Le conglomérat et l’argile sont recouverts par des grès grossiers à structure rapprochée des quartzites et affleurants le long d’une surface inégale qui porte les traces d’une érosion très vive. Dans d’autres points de Tatra, les grès affleurent directement au granité. Les grès sont liés dans leur toit par les termes de passage avec les schistes argileux rouges, regardés généralement comme Werfénien. Les grès quartzites commencent donc un nouveau cycle de sédimentation, séparé des conglomérats basales de Koperszady par une lacune très prononcée. Il est très caractéristique que dans les grèsquartzites on n’a trouvé jusq’u à présent aucun galet qu’on pourrait rapporter au granité de Tatra) mais on trouve en abondance des galets de quartz blanc et rouge, des galets de silex et des roches foncées étrangères au massif de Tatra. Ces galets apparaissent à la base de la série de grès quartzites; plus haut, la grandeur des éléments diminue et la roche prend l’aspect d’un grès homogène à ciment siliceux. Dans cette partie de la série, j’ai trouvé au pied du Giewont une plaque de grès à hiéroglyphes, témoignage de la sédimentation aquatique. Dans toute la série, depuis les conglomérats jusqu’aux schistes rouges, je ne vois aucune preuve d’une sédimentation désertique. Ni la stratification entrecroisée, ni la silification des grès, ne sont des arguments suffisants pour prouver le caractère éolien des ces affleurements. Leur caractère vrai devient parfaitement clair, si nous les étudions sur un plan plus large. Les grès reposent dans une discordance érosive nette sur le conglomérat de Koperszady représentant les restes d’une large couverture de Verrucano, qui formait autrefois probablement un manteau sur tout le massif de Tatra. Ce manteau a été détruit presque complètement. Le conglomérat de Koperszady en est le reste uni la déposition du Verrucano, le massif de Tatra a été soulevé, ce qui a rajeuni l’action érosive des eaux courantes. L’érosion des fleuves a déblayé toute la couverture de Verrucano et plus tard a raboté le cristallin. Les débris ont été emportés très rapidement et déposés loin au delà de Tatra. Au moment d’un effondrement de Tatra, en connexion avec une transgression approchante du Trias, l’érosion mourut rapidement, ce qui a eu pour effet une déposition momentanée des matériaux transportés, d’où ce contraste frappant du conglomérat de Koperszady et des grès quartzites. C’est la couverture de Verrucano, qui a fourni des matériaux qui constituent les grès quartzites. Cela est prouvé non seulement par le fait que dans la partie basale des quartzites apparaissent des galets et des fragments du Verrucano, mais aussi par le caractère même des grès quartzites. Ces grès sont très purs et se composent surtout du quartz qui surpasse parfois 80% des composants de la roche. Le reste est formé des quartzites et des roches silifiées, donc des éléments très durs. Ce caractère pétrographique prouve que les grès quartzites avaient leur source dans quelque roche sableuse, de laquelle les éléments pélitiques ont été emportés. Cette roche était, selon toute probabilité, le Verrucano. Comme le Verrucano représente le sédiment qui se formait sur le massif de Tatra des produits provenant de l’érosion, surtout des noyaux cristallins avoisinants, il est clair qüè le granité de Tatra n’était pas la source des matériaux qui constituent les grès quartzites. En résumant les résultats auxquels je suis arrivé, je constate: Le conglomérat de Koperszady représente le reste d’une large couverture de Verrucano, qui a été presque complètement détruite. Les grès quartzites, qui le surmontent, ont été déposés par des eaux courantes et sont séparés du conglomérat par une lacune érosive très nette. Ils représentent les termes inférieurs du Werfénien. La stratigraphie de la dite série se présente comme suit: 6) schistes rouges 5) grès quartzites rouges 4) grès quartzites avec des galets Trias inférieur 3) conglomérats quartzeux avec des galets Lacune — Erosion 2) argile rouge, schisteuse avec des petits débris de granité gris et rouge Permien 1) conglomérats grossiers de granité. 2. Le calcaire de Murań. Les cimes pittoresques des Tatry Bielskie (Tatra orientale) sont formées de calcaires qui ont reçu deUhlig le nom du calcaire de Murań. Ils reposent sur des marnes qui, jusqu’à ce moment, n’ont pas fourni de fossiles, mais qui ressemblent aux marnes infracrétaciques d’autres régions. Uhli g émit l’opinion que le calcaire de Murań correspond à l’Urgonien et comprend les niveaux du Barrémien et de l’Aptien, éventuellement de l’Albien. Cette même opinion a été partagée par Rabowski.et d’autres géologues. Le calcaire de Murań représente une roche foncée sur cassures fraîches, composée de petits grains de calcaire à ciment calcifié. Sur le fond des ces grains on voit ça et là des ooïdes, des tronçons d’oursins, des tests des Foraminifères et d’autres organismes. Mais je n’ai pu trouver ni un débris d’Orbitolines, ni de Diplopores qui jouent, comme nous le savons, le rôle des fossiles caractéristiques de l’Urgonien. Ces traits ne permettent pas de regarder ce calcaire comme un équivalent de l’Urgonien. Le calcaire de Murań est lié par tous les intermédiaires possibles aux marnes sous-jacentes (fig. 2). Dans ces marnes j ’ai réussi à trouver quelques débris de fossiles qui, quoique mal conservés, permettent de déterminer l’âge du calcaire de Murań avec une certaine probabilité. J’ai trouvé un échantillon d’Holcodiscus, fossile abondant dans le Valanginien et dans le Hauterivien, et une coquille mal conservée, appartenant probablement à une Astieria, fossile caractéristique du Hauterivien. Vu l’étroite liaison du calcaire de Murań avec des marnes, qui selon toute probabilité, ont l’âge valanginien ou hauterivien, et vu le manque d’Orbitolines et de Diplopores, fossiles caractéristiques de l’Urgonien, je considère le calcaire de Murań comme un équivalent du Hauterivien supérieur, éventuellement du Barrémien inférieur, mais non pas de l’Urgonien, ce qui confirme mon opinion émise en 1929 (10). Vu l’insuffisance des données paléontologiques, je ne regarde pas cette question comme définitivement résolue. Mais comme les fossiles dans les marnes ne sont pas rares, j’espère, si les conditions me le permettent, de compléter mes études et d’établir définitivement l’âge de ce beau complexe.

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