Jan Nowak (1880-1940)

Marian Książkiewicz

Abstract


Le prof. Jean Nowak est né en 1880 à Hołyń. Il fit ses études supérieures à Lwów, comme élève des prof. Zuber, Dunikowski et Teisseyre. Ses premiers travaux, commencés vers 1907, concernaient surtout la paléontologie et la stratigraphie du Crétacé supérieur de la Podolie et de Roztocze entre Lwów et Rawa. Sa première étude concerne la flore du Sénonien de Potylicz, elle est accompagnée d’une dissertation particulière, consacrée aux considérations sur l’âge des dépôts, sur la . situation du continent où se trouvait la flore examinée et sur le climat de l’époque. Ces réflexions ont amené l’auteur à admettre l’existence d’un continent ou d’une série d’îles qui avaient séparé la mer de la province du Nord, de la mer karpatique de Flysch. A l’avis de Nowak ce continent ne s’était effondré qu’en Miocène. Les travaux ayant pour sujet le Crétacé de la Petite-Pologne orientale ont non seulement enrichi la paléontologie, surtout pour ce qui concerne les céphalopodes (comp. l’article du prof. Bieda), mais ils donnèrent aussi des résultats, obtenus en partie en collaboration avec le prof. W. Rogala, concernant la disposition des niveaux particuliers du Crétacé supérieur. Ces travaux paléontolo-stratigraphiques n’empêchèrent pas Nowak d’avoir, déjà à cette époque, de l’intérêt pour la tectonique comme le prouve son article publié dans la revue Kosmos en 1908 — donc au début de sa carrière scientifique — qui est consacré aux problèmes de la géologie alpine. Au sujet de ces derniers s’était déchaînée alors une discussion passionnée qui devait exercer sur Nowak une grande influence et donner bientôt une autre orientation à son évolution scientifique. La courte notice qu’il publia dans Kosmos, aussi en 1908, sur la tectonique des Karpates interprétée par le prof. Uhlig, — témoigne aussi de l’intérêt qu’il -avait à cette époque pour la tectonique. Le futur créateur de synthèses concernant la structure des Karpates y soumet à un examen critique les conceptions au sujet des nappes de charriage du savant viennois qui, d’un pilier d’opposition contre cette conception* était devenu, depuis peu, son partisan zélé. Ce travail fut suivi de recherches tectoniques dans les Alpes orientales, qui eurent pour résultat l’étude sur la structure des Alpes calcaires de Salzbourg et de Salzkammergut (1911), ainsi que le début des recherches dans les Karpates orientales, auxquelles l’encourageait son maître, le prof. Zuber. Elles furent couronnées par le travail traitant des unités tectoniques des Karpates orientales, publié en 1914. Dans Pentretemps, après un voyage scientifique dans l’Europe occidentale, le prof. Nowak fit un grand voyage d’exploration scientifique aux confins orientaux de la Sibérie. Le prof. Dunikowski à l’instigation d’un syndicat russe, organisa en 1910 une expédition à la partielittorale des montagnes Sichota Alin pour examiner les gisements de métaux qu’on pouvait rencontrer, semble-t-il, dans cette région. Outre le prof. Dunikowski, aussi Nowak, Tokarski et Romer ont pris part dans cette expédition. Comme effet scientifique de cette expédition parurent deux dissertations du prof. Nowak, l’une consacrée aux plantes miocènes des montagnes de Sichota Alin, et l’autre — à la structure de ces montagnes. Dans cette dernière étude, non seulement Nowak reconstitua la structure actuelle de la chaîne Sichota Alin, mais aussi son histoire morphologique à partir du recul de la mer du Permien, histoire compliquée tant par la pénéplainisation de la région que par les mouvements de soulèvement. Ces deux études furent publiées en 1912 dans les éditions de l’Académie Polonaise des Sciences. De retour de l’expédition, Nowak est devenu, en 1913, docent de géologie et de stratigraphie à l’Université du roi Jean Casimir à Lwów. L’année 1914 et le commencement de la guerre mondiale marque la fin de la première grande étape dans l’oeuvre scientifique du prof, Nowak. Dans cette période, il est, en premier lieu, paléontologue et stratigraphe, mais la tendance tectonique et karpatienne se fait remarquer de plus en plus dans son activité. Lors de la guerre mondiale, ayant été blessé, il passe quelque temps à Vienne et termine son travail sur la structure et l’évolution de la basse-plaine du Bug. Ensuite on l’envoie au bassin pétrolifère de Jasło. Depuis ce temps commence sa liaison étroite avec les Karpates qui dure jusqu’à ce qu’il ait écrit son «Zarys tektoniki Polski» (Traité de la tectonique de la Pologne), donc jusqu’ après l’année 1927. Cest de cette époque que provient la plupart de ses études karpatiques, concernant la stratigraphie, la tectonique, les problèmes de pétrole et les eaux minérales (comp. l’article du dr Sokołowski). A près une courte période passée à l’institut Géologique d’État et au Bureau des recherches du pétrole, Nowak est nommé en 1922 professeur à la chaire de paléontologie de l’Université Jagellonnienne, vacante après la mort de Joseph Grzybowski. Nowak, de même que son prédécesseur, obtint la direction de l’institut de paléontologie, au moment où il s’est presque entièrement désintéressé de cette dernière et consacré surtout aux études géologiques. Il enseignait la paléontologie en cours obligatoires, mais en outre, il faisait des conférences facultatives de géologie, surtout de géologie tectonique, telles que «Structure d’Angaride », «le Magma et les mouvements de l’écorce terrestre,» «Structure des Alpes», «Tectonique de la Pologne» et donnait des cours de géologie de pétrole et même de géologie de guerre. Si les titres de ces conférences étaient fascinants, leur contenu l’était encore plus. C’étaient les temps ou l’édifice de la géologie statique qui depuis l’époque des synthèses d’Edouard Suess devenait de plus

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