Tektonika serii reglowej w okolicy Zakopanego

Authors

  • Walery Goetel
  • Stanisław Sokołowski

Abstract

La structure tectonique de la zone subtatrique aux environs de Zakopane Ce travail traite de la structure tectonique de la zône subtatrique dans la partie polonaise du Haut Tatra, au sud de la station climaterique de Zakopane. D’après les recherches de Rabowski et de Goetel [14], on voit apparaître dans ce terrain la nappe de recouvrement subtatrique supérieure, et particulièrement la partie supérieure de cette nappe. Le terrain étudié est construit, dans les zones de charriage, de séries mézozoïques, depuis le Trias inférieur jusqu’au Lias inférieur; dans la zône transgressive il se compose d’Éocène et enfin du Quaternaire et des alluvions. Le Trias inférieur se présente sous la forme des schistes gris et bruns, limoneux avec des parties rouges et marneuses. Les fossiles qu’on a trouvé dénotent la formation de Werfenien dans cet étage. Par endroits apparaissent parmi les schistes les dolomies cellulaires et des filons de minerai de fer. Il est assez difficile de distinguer nettement cette série qui s’étend comme une longue bande entre la zone subtatrique et la zone hauttatrique; la raison en est que des parties du Trias hauttatrique inférieur apparaissent non seulement tout à côté mais aussi dans les intercalations tectoniques de l’une ou de l’autre couche (cf. les ravins au nord de Gewont et Jaworzynka). Le Tr ias moyen est composé de puissantes séries de dolomies et calcaires qui ont pour fossile caractéristique YEncrinus lilliformis et quelques restes d’algues assez peu définis. Dans certains endroits (la crête de Skupniowy Upłaz, la crête de Skoruśniak) nous avons trouvé des petites os des reptiles. Par ci par là (à Jaworzynka sur les flancs de Skupniowy Upłaz) on voit parmi les dolomies gris-clairs de fortes intercalations de schistes noirs; elles contiennent des restes de quelques plantes indéterminées. Les parties calcaires apparaissent dans certaines régions (à Wielki Kopieniec) comme nids de calcaires complètement purs, identiques par leur faciès avec les calcaires triassiques de la zone hauttatrique. Le Trias moyen subtatrique fait sans aucun doute l’équivalent des plusieurs étages du Trias alpin. Cependant, faute d’une plus grande quantité de fossiles, on n’est pas arrivé à délimiter les éléments particuliers de cette série. Le Tr ias supérieur apparaît comme Keuper. Cette série commence au-dessus du Trias moyen comme calcaires où sont intercalés les dolomies typiques du Trias moyen; ce fait rend difficile la délimitation des deux séries dans certains endroits (le bout nord de la vallée Strążyska, la vallée ku Dziurze). De temps en temps (à Hala Strążyska, à Hala Białego etc.) on rencontre dans la base de Keuper des conglomérats à gros grain avec du ciment rouge. Au-dessus de ces couches de passage on constate un gros complexe de marnes rouges, de schistes aux intercalations accessoires de calcaires et nids de schistes noirs avec la flore de Keuper (cf. la vallée de Biały Potok). Dans une partie de Łysanki d’énormes quartzites verts se développent parmi les argiles et les schistes; ils forment des sommets rocheux et des crêtes saillantes. Le Rhétien se compose de calcaires bleus avec des parties siliceuses et des intercalations de schistes noirs; il contient souvent une riche faune de brachiopodes, de mollusques, de coraux etc., qui appartiennent aux divers faciès du Rhétien. Le Lias inférieur se présente sous la forme de schistes bruns argileux avec des intercalations de grès, de calcaires à Crinoïdes et de schistes marneux où des fossiles caractéristiques (mollusques, crinoïdes, coraux etc.) représentent l’Hettangien et Sinémurien. Dans certaines régions (les environs de Hala Białego, la vallée Olczyska) les grès assument le caractère de grès quartziteux blanchâtres, résistant à la désagrégation. Nous n’avons pas determiné sur la carte ces formations particulières ni les étages hettangien et sinémurien; la complexité de leurs relations mutuelles et leurs particularités s’opposent à toute tentative de les marquer sur des cartes à petite échelle. La série liasique de la région étudiée s’achève vers le haut en calcaires tachetés de Lotharingien avec des ammonites; ces calcaires n’apparaissent que localement dans la partie nord de la vallée ku Dziurze. L’Éocène s’étend transgressivement au nord de la zone subtatrique en bancs de conglomérats où l’on rencontre des roches presque de toutes les couches tatriques; plus haut se trouvent des calcaires à nummulites; ils représentent pour la plupart l’Éocène moyen. A l’extérieur, dans la direction et la proximité du fossé de Zakopane, ces calcaires passent en schistes et en grès de flysch. Le flysch n’est pas marqué sur la carte. Le Quaternaire apparaît dans le fond des larges vallées subtatriques comme des moraines; elles se composent pour la plupart dans les vallées Olczyska et Bystre de roches cristallines et dans les vallées de Mała Łąka et de Miętusia — de roches de la zone hauttatrique. Nous avons distingué sur la carte les moraines latérales et les moraines frontales comme formant un groupe — les moraines du fond et les formations fluvio-glaciaires comme l’autre groupe. Le Quaternaire récent occupe les lits du torrents comme blocs, gravier ou sables; sur les flancs des monts ils forment des grandes cônes de sédiments. Nous avons distingué sur la carte les alluvions fluviales, les cônes secs et les débris de pentes, mais nous ne l’avons fait que pour les grandes masses qui cachent la limite entre les séries stratigraphiques particulières. La délimitation exacte de tous les dépôts du Quaternaire récent ne sera possible qu’au moment où nous serons en possession d’une carte topographique complète et achevée. Toute masse de nappe subtatrique supérieure aux environs de Zakopane consiste en deux digitations: celle du sud et celle du nord séparées par la principale zone synclinale qui est formée comme un faux anticlinal. On remarque dans ces unités toute une série des éléments tectoniques secondaires. Nous allons passer en revue ces éléments tectoniques en commençant par le sud vers le nord; chaque unité à part sera examinée dans la direction de l’est. Voici l’image qui se présente: 1. Digitationprincipale de Suchy Wierch (unité DS des profils) appelée à cause du sommet saillant au milieu de cette masse. Construite de dolomies du Trias moyen, elle adhère à la série hauttatrique par l’intermédiaire d’une étroite bande de Trias inférieur, extrêmement, par endroits complètement laminée. L’inclinaison des masses de dolomies de la digitation est très rapide (60—85° vers le nord) dans la partie moyenne — plus douce dans la partie ouest et est (surtout dans cette dernière, car allant jusqu’à 35—25 vers le nord-est). Dans la région de Hala Królowa (à l’est) se détache de la digitation principale la digitation secondaire appelée digitation de Hala Królowa (l’unité g sur les profils). Elle est séparée de la précédente par le Keuper (la partie supérieure de la vallée d’Olczyskâ) qui forme les masses synclinales de la digitation de Hala Królowa (g'). Au-dessus de ce synclinal, près de Kuźnice, dans la vallée Bystra apparait le repli de Bocza ń (voir l’unité / sur les profils). Au nord de la digitation principale de Suchy Wierch s’étend le long de la carte de la région étudiée la zône du synclinal principal qu’on peut appeler le synclinal de Czerwona Przełęcz (l’unité S/1 sur les profils) à cause de sa coupe bien classique à l’est de la vallée de Strążyska, coupe connue par les travaux de Uhlig [1] et de Luge on [3]. Ce synclinal se compose de Keuper, de Rhétien et de Lias qui varient rapidement grâce aux laminages. Au nord du synclinal apparaît la grande digitation principale de Kr o k iew (l’unité DK des profils), construite de dolomies et de calcaires du Trias moyen. Sous cette digitations apparaît dans ia partie sud de la vallée de Strążyska, la digi tat ion secondaire de Mała Świnica (l’unité d des profils), composée de Trias moyen enveloppé de toutes parts par le Keuper du synclinal principal Sn. Dans la partie la plus avancée de la digitation principale de Krokiew (DK) apparaissent, dans le coin nord-ouest de notre carte, deux petites digitations secondai res de Mała Łąka (unités a des profils). C’est sur le dos de la digitation de Krokiew, entre la vallée de Strążyska et celle de Białego que s’est amassée la plus grande quantité d’éléments tectoniques secondaires. A l’ouest de la fin de la vallée de Strążyska émerge, d’un vaste recouvrement de Keuper, le typique repl i de S amk owa Cz u b a (l’unité b des profils) à noyau de dolomies du Trias moyen. A ce pli-là correspond à l’est, juste au bout de la vallée Białego, le repl i de la val lée B i a łe g o (l’unité e du profils). Sur ces deux plis, au milieu, est charriée la d i g i t a t i o n s e co nd ai r e de Spad owiec (l’unité c des profils). La revue que nous venons de donner de ces unités tectoniques et l’analyse de la carte géologique et des profils nous permettent encore souligner quelques uns de traits particulièrement caractéristiques pour la région que nous avons étudiée. D’abord, on constate certaines di f férences dans la stratigraphie des unités tectoniques. Ainsi le Trias inférieur manque dans la digitation de Krokiew, tandis qu’il se trouve développé dans la base de la digitation de Suchy Wièrch. Le Trias moyen de la digitation de Suchy Wierch présente à l’ouest l’apparence de faciès presque dolomitique et, aü contraire, parmi les masses de dolomies de la digitation de Krokiew on rencontre d’énormes parties calcaires. Le Keuper du synclinal de Czerwona Przełęcz possède de fortes intercalations de quartzites et de grès, ce qui indique l’influence des sédiments marins, tandis que dans les masses synclinales qui enveloppent les digitations de Spadowiec et le pli en retour de Samkowa Czuba prédominent les schistes et les argiles nettement continentaux. Dans le Rhétien du synclinal de Czerwona Przełęcz on ne trouve que des faciès peu profonds du Rhétien: le faciès carpatique et souabe (cf. W. Goetel 8, p. 55—62); dans le Rhétien de Spadowiec domine le faciès carpatique, et à côté de lui, localement (au-dessus de la vallée Białego), on rencontre le faciès plus profond de calcaires sans fossiles. Dans le Lias du synclinal de Czerwona Przełęcz, se développent, parmi les schistes, de grosses banquises de grès et de quartzites qui manquent généralement dans le Lias des masses synclinales de la digitation de Spadowiec. Enfin le Lias du synclinal de Czerwona Przełęcz se termine par les schistes de l’étage Arietites Bucklandi et, en tout cas, il ne dépasse point l’étage Pentacrinus tuberculatus, c’est-à-dire la partie basse du Lias inférieur; dans la série synclinale de Spadowiec apparaissent encore les calcaires tachetés d’Arietites raricostatus, par conséquent tout le Lias inférieur y est représenté (cf. W. Goetel 9, p. 17). Ces différences de faciès témoignent de fortes complications dans les conditions de sédimentation des mers et des continents triasiques et liasiques à l’endroit des masses subtatriques. La cause 'principale de ces complications c’étaient les fortes oscillations qui avaient en lieu à la limite de l’ancien continent de chaînes précarpatiques et de la mer qui le bordait au sud. Tout cela qui vient d’être dit concorde en général avec les reconstructions géologiques et tectoniques des mers et des continents du Trias, faites par J. Nowa k dans son „Essai tectonique de la Pologne“ (Zarys tektoniki Polski) [16, p. 122— 126]. Lorsqu'on aura achevé la carte géologique de toute la région de Tatra, on pourra entreprendre d’après la méthode de Nowak la reconstruction paléographique — tectonique détaillée de la série chariée subtatrique présentée dans sa position originaire. Au point de vue tectonique On peut diviser la région étudiée en deux groupes: celui de l’est et celui de l’ouest, séparés par la vallée de Bystra. Le groupe occidental est caractérisé par un grand élargissement de la digitation de Krokiew et le rétrécissement de celle de Suchy Wierch. Dans la partie orientale au contraire, c’est la digitation de Suchy Wierch qui s’élargit fortement tandis que celle de Krokiew est rétrécie et repoussée vers le nord. Il en est de même pour le synclinal qui sépare les deux digitations: il est beaucoup plus large dans le groupe oriental que dans le groupe de l’ouest. Les différences entre ces groupes deviennent encore plus frappantes quand on compare la structure relative de la seule digitation de Krokiew. Ainsi le groupe oriental n’accuse point dans cette digitation de fortes complications tectoniques sauf le développement de la digitation secondaire de Mała Świnica aux environs de la vallée Olczyska. Dans le groupe occidental on voit, entre deux massifs uniformes de dolomies du Trias moyen de Łysanki et de Krokiew, l’accumulation d’unités tectoniques qui divisent la digitation de Krokiew en digitations secondaires et en replis. Ce dernier phénomène a sa profonde raison tectonique. Déjà Limanoski [5] avait démontré l’existence des bombements axiales et des ensellements qui traversent la chaîne cristallin de Tatra et les zones: hauttatrique et subtatrique. Rabowski et Goetel [14, p. 199] ont prouvé que les masses subtat r iques au sud de Zakopane se sont accumulées dans l’ensel lement de Goryczkowa. Maintenant, quand nous avons exécuté les leves détaillées, nous pouvons mieux préciser l’altitude de la zone sub- -tatrique par rapport à cette l’ensellement. Occupous-nous d’abord de la carapace de la digitation de Krokiew. La carte géologique fait conclure que le maximum de l’ensellement doit passer par Spadowiec. C’est là que la digitation qui est l’unité la plus élevée du subtatrique a évité la destruction de la part des facteurs d’érosion. De deux côtés de la digitation de Spadowiec se développent des unités tectoniques inférieures, à savoir le repli de la vallée Białego à l’est, et le repli de Samkowa Czuba à l’ouest. De même la base de la digitation de Krokiew concorde aussi avec les phénomènes que nous venons de décrire. Ainsi, à l’est de Spadowiec, sur les pentes occidentales de Mała Świnica, d’accord avec la montée axiale de la digitation de Krokiew apparaît à la surface le synclinal de Keuper qui sépare la digitation secondaire de Mała Świnica de la digitation de Krokiew. Assez large dans le fond de la vallée de Strążyska, cette digitation elle-même se rétrécit beaucoup vers l’ouest et passe virtuellement au dessus sur la pente est de Łysanki. L’existence d’un ensel lement centrale de Spadowiec se trahit aussi dans la structure tectonique de la digitation de Suchy Wierch. Afin de se rendre compte de la structure spatiale des masses de dolomies dans la digitation de Suchy Wierch, nous avons préparé une carte de la surface structurale de ces masses par rapport au Trias inférieur et au Keuper (cf. la planche III. l’explication). Les lignes de contact des dolomies avec le Trias inférieur (D ligne 2) et celles des dolomies avec le Keuper {S ligne 2) ont été transportées de la Carte géologique. Les courbes de niveau (lignes 1) ont été marquées en joignant directement de manière la plus brève les points d’intersection des isohypses de 100 mètres de la carte topographique avec la ligne 2; on na tenu compte de l’influence des complications tectoniques sur les isohypses que dans les points les plus saillants (le repli de Boczań, les failles). Ainsi ces isohypses présentent approximativement la surface du contact de la base des dolomies avec le Trias inférieur (D) et de dos des dolomies avec le Keuper (5). On a aussi indiqué sur la carte structurale de la digitation de Suchy Wierch les failles les plus importants (lignes 3). Ils paraissent nettement, à la surface 5 surtout, dans les vallées d’Olczyska et Bystra. Dans la partie sud on a représenté le pro longement probable du faille de la vallée Bystra sous le manteau du Quaternaire. Comme on peu voir sur la carte des surfaces structurales et sur la carte géologique, les dolomies delà digitation de Suchy Wierch se rétrécissent dans leur partie médiane, et s’élargissent sensiblement à l’ouest de Mała Łąka et à l’est de la vallée Bystra. La carte des surfaces structurales présente ce phénomène de façon caractéristique. Ainsi, quant à la surface D, il faut remarquer la forte compression des isohypses reconstruites entre Grzybowiec et la vallée de Strążyska; cela refléchit la position presque verticale de la surface du contact de la base des dolomies avec le Trias inférieur. Du reste, le parcours des isohypses reconstruites de la surface D n’est en général que légèrement convexe, ce qui indique une assez grande régularité de cette surface. A la surface 5 le parcours des isohypses, très rapprochées dans la vallée de Strążyska, très espacées dans la vallée de Mała Łąka et Bystra, indique les courbures plus grandes de la surface. Dans la région de la vallée Bystra on remarque à l’ouest, dans une forte courbe de l’isohypse reconstruite 1100 le pli en retour de Boczań. Son correspondant à l’extrême ouest est visible par l’inflexion de l’isohypse 1200, à l’ouest de Mała Łąka (Przysłop Miętusi), en forme d’une boucle qui semble envelopper le pli en retour. A l’est de la vallée Bystra, il est impossible de suivre sur le terrain le repli de Boczań, qui s’enfonce progressivement vers l’est; c’est ce qui nous a empêché montrer ce repli sur la carte des surfaces structurales. Quant au parcours de l’isohypse 1100 (le dos de dolomies du Trias moyen), on constate qu’au milieu (à l’ouest de la vallée Białego) elle est courbée en arc convex au sud, en marquant ainsi !e fléchissement dans le dos de la digitation de Suchy Wierch. Cette dépréssion coincide en traits généraux avec l’ensellement central de Spadowiec qui apparaît dans la carapace de la digitation de Krokiew. Mais on y observe des complications, ainsi les isohypses 1200 et aussi 1300 sont plus courbées vers le sud que l’isohypse 1100, et c’est au nord-est du sommet de Suchy Wierch. Cet éloignement des isohypses 1200 et 1300 de Tisohypse 1100 s’allie avec un grand enfoncement dans la surface 5 de la ligne 2 vers le sud, presque jusqu’à l’isohypse reconstruite 1300. Le coïncidence de ces deux phénomènes indiquent que la série da Keuper est couchée dans cette région sur les dolomies, comme dans une concavité tectonique de leur dos (cf. le profil VII, l’unité Sn). On voit ainsi en gros l’avancement local vers le nord de dos de la digitation de Suchy Wierch, ce qui fait comme une bombement secondaire dans l’ensellement central de Spadowiec. Ce dernier phénomène reparaît aussi dans la forme de la base des dolomies à la digitation de Suchy Wierch. Les isohypses de cette base, entre la vallée de Mała Łąka et la vallée de Bystra sont rapprochées et largement courbées en axe convex au nord, tandis que, à l’ouest de la vallée Mała Łąka et à l’est de Bystra, elles flèchent vers le sud et forment un éventail. On peut donc conclure de la carte structurale de la digitation de Suchy Wierch que cette digitation en bas de l’isohypse 1100 donne l’image qui concorde avec le plan général de l’ensellement centrale de Spadowiec, et que au contraire, en haut de l’isohypse 1100, elle subit les déformations secondaires. Les déformations consistent dans le fait qu’au-dessus de l’isohypse 1100 la partie supérieure de la digitation de Suchy Wierch s’avance et flèche vers le nord, vers l’ensellement de Spadowiec. Le résultat en est le rétrécissement et le redressement de la digitation de Suchy Wierch entre les vallées Mała Łąka et Bystra. En somme nous avons ici un en sel le ment plus brusque et plus étroi t dans le dos de la digi tat ion de Krokiew, entre Samkowa Czuba et Spadowiec, et s’élargissant de plus au plus à la base de cette digitation et à la digitation de Suchy Wierch. De deux côtés de cet ensellement il y a deux bombements axiales, visibles sur la carte là où les massifs du Trias moyen de Łysanki et de Krokiew s’avancent vers le nord. Ce sont les bombements secondaires dans la masse de toute la zône, étudiée par nous, accumulée dans le grand ensellement de Goryczkowa. En dehors de ce plan général de la structure axiale de masses subtatriques, très caractéristique est l’attitude des unités tectoniques secondaires par rapport à leurs axes longitudinales. On y observe tantôt la montée tantôt l’abaissement axial qui font un contraste apparent entre la configuration du terrain et la direction de la montée axiale ou de l’abaissement des masses. La digitation de Mała Świnica en est l’exemple typique: son intersection sur la pente de Łysanki ferait croire, que les dolomies du Trias moyen qui la composent plongent sous le Keuper. On voit cepen dant sur le versant opposé de la vallée de Strążyska que le Keuper qui adhère au nord à la digitation de Mała Świnica sort en tunnel de dessous le sommet de Mała Świnica; cela prouve que le Keuper est le substratum de toute la digitation et qu’il s’allie au Keuper du synclinal de Czerwona Przełęcz (cf. le profil III et IV). Les contrastes qu’on remarque dans cette région ne se laissent expliquer que par la montée très rapide de la digitation de Mała Świnica dans la direction de l’axe longitudinale sur le versant de Łysanki: l’angle de l’inclinaison de l’axe est plus grand que l’angle sous lequel la pente est inclinée. Les dislocations transversales ne jouent que peu de rôle dans la structure tectonique de notre région. Ce sont ou bien des plisfailles allant du nord au sud (dans un pli faille pareill se précipitent violemment de l’est à l’ouest les masses synclinales sous la digitation de Spadowiec à l’ouest de la fin de la vallée de Biały Potok) ou bien des failles proprement dits. Ces derniers sont le mieux marqués dans la partie nord de la nappe subtatrique supérieure en disparaissant vers le sud; les ailes occidentales des failles sont toujours retirées vers le sud et les ailes orientales vers le nord. On constate de tels failles des déplacements transversaux des complexes stratigraphiques surtout dans le fond de certaines vallées (les vallées de Strążyska et de Bystra) qui sont dans leurs origine prédisposées par ces failles. Les éléments tectoniques quid ominent dans la st ructure de la série subtatrique de la région de Zakopane sont les digitations et les repl is. Les masses dolomitiques et calcaires du Trias moyen, dont sont construites les digitations et les replis, sont fortement cassé. Par conséquence, on voit seulement dans certains endroits la formation des digitations typiques, en forme de plis ronds ressemblant aux vrais doigts, fermés vers le nord, ouverts vers le sud. Les replis ont l’origine apparentée aux digitations, car ils apparaissent à leur front. La région de Spadowiec présente l’image typique d’une belle construction des digitations et de replis subtatriques; pour mieux le voir nous en avons reconstruit un stéréogramme (cf. la fig. 1). On y voit le repli de Samkowa Czuba, formé en éventail dans la région de la vallée Strążyska, descendre dans l’ensellement centrale le plus profonde dans Spadowiec même, se rétrécir dans la direction de l’est et plonger sous la digitation de Spadowiec. Nous avons représenté en stéréogramme la digitation de Spadowiec reconstruite avec ses parties latérales qui avaient existé au-dessus des vallées Dziura et Spadowiec et qui ont été après détruites par l’érosion. La partie frontale de la digitation est charriée sur le repli de Samkowa Czuba. Dans le coin nord-est du dessin le repli de la vallée Białego est représenté comme une unité plus frontale que le repli de Samkowa Czuba; le bout de ce dernier plonge vers l’est sous le repli de la vallée Białego. En comparant d’une part les digitations et les replis d’autre part les masses synclinales, on constate, que les unités tectoniques (digitations et replis) se composent presque exclusivement de dolomies et de calcaires du Trias moyen, ces derniers sont ainsi les éléments décisifs pour l’ensemble de la structure tectonique de la région. Ces masses dolomitiques et calcaires ne sont pas de simples séries de couches normalement stratifiées; elles se composent d’une rangée de paquets fendillées, fissurées et charriés les uns sur les autres. La tectonique des ces masses est très compliquée et difficile à déchiffrer encore longtemps, tant que nous n’aurons pas de classification stratigraphique detaillée du Trias moyen même et que notre carte géologique ne sera réambulée sur une nouvelle base topographique, qui est en préparation. Ce qui frappe encore, c’est la discordance entre les masses de dolomies et de calcaires du Trias moyen des digitations, et, de l’autre côté, les masses qui comblent les synclinaux: les schistes, les argiles, les grès et les calcaires de Keuper, de Rhétien et de Lias. Remarquons que le passage normal entre le Trias et le Keuper n’apparaît que par endroits et principalement sur le dos de la digitation de Suchy Wierch. Partout ailleurs, à savoir à la limite entre la digitation de Krokiew et le synclinal de Czerwona Przełęcz et sur les limites nord de cette digitation, enfin sur les limites entre la digitation de Spadowiec et les synclinaux environnants apparaissent de fortes discordances tectoniques en forme des déplacements et des laminages. Ces laminages amènent, sur les grands espaces, l’élimination et la réduction des paquets entiers de couches Il faudrait attribuer ces phénomènes aux différences de cohésion et de plasticité entre les deux séries. En effet, tandis que les dolomies et les calcaires du Trias moyen forment une masse compacte, uniforme et raide, dans la série Keuper-Rhétien-Lias qui comble les synclinaux prédominent les roches plastiques (les argiles et les schistes de Keuper et les schistes de Lias); si, par ha gard, on y rencontre aussi d’assez gros paquets de calcaires et de quartzites compactes, ils sont entourés de toutes parts par les roches plastiques. Ces terrains du substratum jouent le rôle de lubrifiant facilitant la formation de décollements des déplacements et des glissements des masses du Trias moyen. Ces faits semblent aussi expliquer la structure intérieure des dolomies et des calcaires du Trias moyen. Pour la plupart, les paquets du ce Trias sont fendillées et fissurées, comme si elles avaient subi un long processus de l’affaissement au milieu de séries plastiques des synclinaux (on le voit particulièrement bien— nous l’avons déjà dit— dans les masses de dolomies près de Nosal, vers la vallée Bystra). La compensation tectonique joue sur notre terrain un rôle grand dans les rapports entre des unités tectoniques. Nous en voyons un bel exemple dans la partie de Spadowiec (cf. la fig. 1): le repli de Samkowa Czuba, développé dans son côté ouest en un large pli en éventail, subit un fort rétrécissement du côté est et cède par compensation la place à la digitation de Spadowiec. Au moment où cette digitation disparaît vers l’est, apparaît en compensation le repli de la vallée Białego. L’Eocène, comme l’a prouvé Lima nowski dans son travail fondamental (5), est l’élément plus récent que la construction tectonique de Tatra. Les dépôts éocènes recouvrent transgressivement toutes les unités des nappes subtatriques tout le long de la bordure de Tatra. Ce phénomène se répète sur toute l’étendue de la région étudiée, autant sur la digitation de Krokiew que sur les digitations secondaires et les masses synclinales. Mais le parcours d’Eocène, est inégal et violemment brisé. Il est malaisé de déterminer pour le moment ce qu’il font ici attribuer à l’érosion, et aux conditions de la sédimentation ou bien à la tectonique. En effet, les récentes recherches de F. Bi eda quant à la paléontologie et la stratigraphie de l’Éocène tatrique semblent prouver que, pour les formar tions d’Eocène de la région de Zakopane, il faut compter non seulement avec les différences de faciès mais aussi avec la différence d’âge des dépôts éocéniques particulières. Alors ce n’est que lorsqu’on aura fixé l’âge de ces dépôts — là qu’on pourra établir dans quelle mesure et pour quelles parties est juste notre hypothèse que l’Éocène était localement décollé de la zône subtatrique. Le seul qu’on peut constater dés a présent c’est l’apparition de plusieurs failles transversales qui accidentent complexe èocène Les failles sont dans leur origine probablement liés avec les fissurations de dos de la digitation de Krokiew. Ayant ainssi considéré l’ensemble de nos recherches et tenant compte des reconstructions schématiques de la zone subtatrique données par Rabowski et Goetel [14, fig. 4] cherchons maintenant qu’elle est la genèse tectonique de la région en quest ion. Notre point de départ sera la phase b du dessin, déjà cité, de l’ouvrage de Rabowski et Goetel où les séries au sud de Zakopane ont été présentées comme une masse non différenciée glissant légèrement vers le nord sur le substratum synclinal. Afin de faire voir le développement présumé de cette masse, nous avons construit quatre dessins schématiques (cf. la fig. 2). Sur le premier (le dess. A) la masse subtatrique tout à fait supérieure est dans sa phase primitive, non différenciée, qui correspond a la phase b groupe IV du schéma de Rabowski et Goetel . Nous y avons présenté les complexes stratigraphiques qui composent notre région avec le Trias inférieur à la base, les dolomies du Trias moyen comme masse principale du milieu et le Keuper, le Rhétien et le Lias (réunis sur le dessin) dans la série supérieure de l’ensemble qui glisse vers l’ensellement de Goryczkowa. En glissant vers le nord sans être recouverte par d’autres, cette masse subissait le phénomène de digitation. Mais on ne peut pas s’imaginer ce type des digitations et des replis que l’on observe aujourd’hui dans la zone subtatrique près de Zakopane sans supposer que l’ensemble de la nappe de recouvrement parfois s’arrêtait. Ce phenomène était probablement conditionné par le grand amoncellement des masses arrivant de toutes parts dans l’ensellement de Goryczkowa. Par suite de l’arrêt, le gros de la masse chariée sous l’action de la force qui la poussait du sud, gonflait sa crête, où le superflu de la masse, en s’accumulant, a donné l’origine à la digitation de Krokiew (dessin, fig. 2, B), tandis que la masse principale de la nappe charriée, arrêtée sur place, s’est transformée en digitation de Suchy Wierch. Sur le fond de cette digitation s’est aussi arrêté le trias inférieur sans pénétrer plus loin à l’intérieur (cf. la fig. 2, dess. B). Le seul élément secondaire qui s’est formé dans cette masse était la petite digitation de Hala Królowa et le résultat des facteurs qui avaient arrêté le développement ultérieur de la digitation de Suchy Wierch est le repli de Boczań, formé dans la partie frontale. La digitation de Krokiew, qui n’était plus écrasée par des masses superposées, a pu librement produire de digitations secondaires (les digitations de Mała Łąka et de Mała Świnica). Cependant la digitation de Krokiew elle aussi a rencontré sur son chemin des forces d’arrêt: nous en avons la preuve dans le repli de Samkowa Czuba, né dans le dos de la digitation de Krokiew. Ces arrêts ont provoqué en miniature le même processus qu’auparavant, et à le dos de la digitation de Krokiew commence à naître la digitation de Spadowiec (fig. 2, dess. C). Enfin, dans la phase suivante dont le résultat peut être observé actuellement (fig. 2, dess. D), la digitation de Spadowiec a complètement glissé au nord. Sous sa pression, le repli de Samkowa Czuba a pris d’abord la forme d’un pli éventail, ensuite son aile sud a été laminée totalement et ce qui restait du pli a été renversé vers le nord (on voit cette dernière phase sur le dessin C). En même temps, dans le dos de la digitation de Krokiew s’est formé le repli de la vallée Białego. Dans tous ces processus-là on voit l’harmonie de la relation entre les digitations et les replis: les premières sont l’expression des forces qui font avancer les nappes de recouvrement, les seconds sont l’expression des forces d’arrêt et de stabilisation des charriages. Les digitations et les replis se complètent par compensation. On ne saurait comprendre cette image sans de profondes décollements des masses à l’intérieur de la digitation. Déjà l’arrêt du Trias inférieur seulement dans l’enceinte de la digitation de Suchy Wierch sans pénétrer dans la digitation de Krokiew devait être accompagné de décollement des dolomies et des calcaires du Trias moyen de schistes du Trias inférieur. 11 y eut d’autres décollements entre les couches; des paquets entiers et des couches du Trias moyen ont été décollé à l’intérieur de la digitation de Suchy Wierch et de Krokiew. Quand la construction tectonique composée de digitations et de replis a été prête, les mouvements tectoniques n’ont pas complètement cessé. Dans cette dernière phase les lourdes et massives dolomies et les calcaires du Trias moyen des digitations et des replis se sont affaisée au milieu des couches plastiques synclinales ce qui a fait se fissurer et se fendre le Trias moyen et les .masses synclinales. La position des failles et des plis-failles dans les masses subtatriques au sud de Zakopane permet de conclure que les affaissements et les fissurations les plus fortes ont eu lieu dans les parties extérieures et supérieures de la nappe subtatrique ce qui dépend de leur position tectonique, la plus libre, non soumise à la pression. La période de charriage des nappes subtatriques appartient à l’âge crétacé supérieur ; ainsi l’ont prouvé les recherches dans les Tatra et dans les Carpates. L’époque ultérieure des charriages subtatriques au sud de Zakopane est le paléogène. Les dislocations transversales des masses subtatriques sont en partie de l’âge après l’Éocène, comme l’indiquent les failles qui accidentent l’Éocéne. Peut on les prendre ensemble avec les failles transversales qui parcourent les masses subtatriques, et jusqu’à quel point on pourrait le faire — la région etudiée n’en autorise pas la conclusion. D’autres recherches, surtout celles concernant l’ensemble des phénomènes et comprenant aussi la nappe subtatrique inférieur, seront nécessaires pour déterminer finalement la relation entre la nappe subtatrique supérieure et les plis hauttatriques. Cependant nos travaux' permettent d’en tirer quelques éclaircissements de la question. Ainsi, à la limite de la zône subtatrique que nous avons étudiée et de la zône hauttatrique on observe de temps en temps (cf. le profil 1 sous la côte 15057 m) la pénétration du pli de Gewont dans Ies mases subtatriques. Ces faits témoigneraient des mouvements tectoniques qui ont affecté les plis hauttatriques après le charriage de la zône subtat r ique. Rappelons quant à la posi t ion tectonique de la nappe subtat r ique supérieure qu’au moment où Goetel [8] ayait posé la thèse que les dolomies appelés de Choc d’Uhl i g appartenaient non au Crétacé mais au Trias moyen et qu’ils composent la nappe de recouvrement dans toutes les chaînes des Carpates occidentales, il n’était pas encore clair quelles zones, dans les Tatra, appartenaient à cette nappe. Ra b ows k i et Goetel [14] ont éclairé cette question en délimitant les éléments de la nappe subtatriquè inférieure de ceux de la nappe subtatrique supérieure. Les masses de dolomies de Choc d’Uhl ig, dans les Tatra occidentales et les Bielskie Tatry ont été alors classés dans la nappe subtatrique supérieure, comme masses du Trias moyen charriées sur le Néocomien qui les sépare de la nappe inférieure. De la prolongation de ces masses, surtout à l’ouest de Tatra où les do 1 o mi cs de Choć apparaissent sur de si grands espaces — pourrait dire quelque chose seulement les leves détaillées de ces terrains. Ces études faites dans les dernières années par nos collègues tchèques avec beaucoup d’ardeur et de grande energie ont permis quelques synthèses, dont la plus complète et la plus intéressante a été donnée par R. Ket tner dans ses travaux sur les Bas- Tatra (Niżne Tatry) [14]. Ket tner montre qu’il existe à Bas- Tatra et dans leur entourage, outre la nappe subtatrique inférieure, encore deux nappes subtatriques supérieures et de ces deux-là, la nappe supérieure est justement la nappe de Choć: elle comprend les vrais dolomies de Choć, classiques dans le groupe de Choć même. Des recherches plus poussées pourront nous dire à laquelle des nappes de Ket tner il faut attacher la nappe subtatrique supérieure de Tatra. La comparaison stratigraphique de ces éléments semble permettre d’identifier la nappe subtatrique supérieure de Tatra, avec la nappe inférieure (nappe I ), des deux nappes subtatriques supérieures de Ket tner. L’absence de Keuper continental dans la nappe subtatrique supérieure II de Ket tner en serait une preuve indirecte, car le Keuper continental, absent là, est bien développé et dans la nappe subtatrique supérieure de Tatra et aussi dans la nappe subtatrique supérieure I des Bas-Tatra. Tous ces problèmes qui se posent ici ne pourront être résolus qu’au cours d’autres travaux sur le terrain, travaux stratigraphiques et tectoniques. Nos géologues y trouveront une belle occasion de collaborer avec leurs collègues tchécoslovaques. Si les recherches s’étendent sur des terrains plus vastes, ils pourront fournir l’explication de beaucoup de questions qui restent en suspens, p. ex. qu’est-ce qu’il faut considérer dans des Carpates occidentales comme nappes de recouvrement et plis autonomes? quelles sont les digitations? quelle est la relation entre les nappes, les plis et les digitations? etc. Mais dans tout ce que nous venons d’exposer un trait caractéristique nous frappe surtout, c’est que le „style“ tectonique de la Tatra consiste en précision et en finesse de structure, unique dans son genre, dans toute la géologie des territoires polonais.

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